Chère Mamie,
J’espère que tu vas bien.
On avait commencé cette conversation à Noël et tu n’avais pas bien compris le terme « Marketing d’influence ». Alors j’ai essayé de te le définir et te faire comprendre l’essor de ce canal de communication si prisé.
Stars de la télévision, du cinéma ou de la radio : voilà d’où venait le cercle fermé des influenceurs d’hier. Les annonceurs et les spécialistes du marketing s’arrachaient tes vedettes préférées pour vendre tout et n’importe quoi. Viser large, c’était viser bien !
Avec la société de consommation de masse il fallait faire connaître et faire parler au plus grand nombre.
Aujourd’hui, nos mœurs ont évolué et beaucoup de choses se sont individualisées (attention mamie je ne parle pas d’une société individualiste).
Finie la masse, place à l’individu !
En tant que consommateur du XXIème siècle, nous nous sentons mieux considérés et c’est un avantage. Seulement, le problème, c’est que pour vendre un produit, les professionnels du marketing ont dû changer leurs habitudes…ou pas.
Tu te souviens de tes fameuses réunions Tupperware ? Tu te retrouvais avec tes amies et vous discutiez avec cette dame qui vantait les mérites de telle ou telle boîte magique. Généralement à la fin, les poches étaient vides et les placards remplis (merci d’ailleurs pour encore m’en donner aujourd’hui).
Et bien notre génération n’a fait que moderniser ces réunions. Oui je l’avoue nous n’inventons rien, mais nous modifions très bien !
Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, près de 90% des utilisateurs se fient d’abord aux recommandations de leurs proches ou des influenceurs de leur communauté…
Mais tu vois ce qu’est un influenceur ?
Une personne qui influence est lue, écoutée et vue par un certain nombre d’intéressés autour d’un sujet (cosmétique, mode, sport etc.) pour parler, gratuitement ou non, d’un produit (rouge à lèvre, chaussures etc.).
Hier diffusée sur les canaux traditionnels elle l’est aujourd’hui sur des plateformes sociales modernes (YouTube, Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, etc.).
Pourquoi je te parle de ça ? Parce que ça fonctionne !
Quand Madame Lavallée, ta coiffeuse, te parlait de ses shampoings, tu n’hésitais pas très longtemps (comme pour les tupperware d’ailleurs). Tu avais confiance en son expertise !
Aujourd’hui, c’est à grande échelle que nous reproduisons le salon de Madame Lavallée.
Comme je t’ai dit, les plateformes sociales permettent de réunir énormément de personnes autour de la petite fille de Madame Lavallée. Elle nous explique l’utilité de son nouveau shampoing dans une vidéo qui sera vue par ses fans et pourra en acquérir de nouveaux.
De nos jours, cibler c’est la clé.
De plus, la technologie a totalement changé nos habitudes, car nous avons toujours plus de canaux pour nous informer et nous divertir. Tant de points de contact qui rendent la massification de publicité obsolète et le ciblage essentiel.
Tu veux plus de détails ? Des trucs en plus ?
Comme tu le dis souvent, « tout va trop vite aujourd’hui ». C’est d’autant plus vrai dans le marketing d’influence. Il faut donc faire vite et bien !
Les campagnes de marketing typiques peuvent prendre entre deux semaines et deux mois à se mettre en œuvre. Grâce au marketing d'influence, les campagnes peuvent être lancées en deux jours. Il suffit d’avoir un influenceur qui accepte la proposition et se mettre au travail en créant du contenu pour promouvoir la marque. Tout dépend bien sûr du type de contenu (photo, vidéo, article...) que la marque souhaite utiliser.
Si un jour tu veux faire connaître tes fameuses chouquettes grâce au marketing d’influence, voici quelques règles qu’il faut respecter.
Choisir un bon influenceur c’est d’abord bien choisir dans quelle catégorie il boxe. Plus de 100 000 personnes qui en sont fans ? Beaucoup plus ? Beaucoup moins ? Tu serais sûrement tentée de me dire que le plus est l’ami du mieux…c’est vrai, en partie.
L’explication est simple : plus tu grossis en nombre de fans plus tu élargis et parfois sors de ton cœur de fan. Lorsque tu arrives à ce stade, certains contenus sont moins pertinents. Certaines plateformes dont je t’ai parlé ont donc décidé de mettre en place un algorithme qui promeut les contenus les plus adaptés aux fans. Il y a donc une grosse partie de la nombreuse et tant convoitée audience qui passe à côté de ta publicité. Provoquant moins d’interaction et de discussion autour du sujet.
Je t’ai mis un tableau qui illustre bien mon propos :
Toujours le même débat : quantité vs qualité ? Doit-on viser des influenceurs en émergence, ou de niche, plutôt que de miser sur la personnalité publique ultra connue… mais dont le message n’aura peut-être pas l’écho souhaité ?
Les dépenses ne sont pas extensibles en marketing, il faut donc bien choisir selon les produits que tu veux faire connaître.
Tes objectifs doivent être clairs et précis. La base c’est de savoir où tu veux aller. Demande-toi :
Rayonner auprès du plus grand monde possible soit auprès d’une clientèle ciblée, nichée
Obtenir des clics sur un message spécifique, avec un call-to-action clair et mesurable
Inciter à visiter ton site web, appeler ta centrale d’appel, ou télécharger une brochure.
Tous ces objectifs sont excellents, mais pas nécessairement compatibles. Choisis-en un, et un seul, et tu saurais alors quel type de campagne envisager, et sur quelle plateforme miser. On pourra ensuite comparer, par exemple, le coût par clic de ce type d’initiative versus une campagne similaire avec Google AdWords ou Facebook Ads.
Budget budget et encore budget :
Si certaines marques peuvent payer plus de 100,000 $ pour une publication par Kim Kardashian (tu vois de qui je parle ?) ce n’est pas la norme.
Selon une étude récente effectuée par Influence.co, la moyenne serait plutôt de 300$ par publication Instagram, mais il existe bien sûr des variables par industrie et selon l’influenceur.
Attention aux nouvelles règles !
Depuis 2016, les normes canadiennes de la publicité sont explicites à ce sujet et toute personne payée pour faire la promotion ou mettre de l’avant un produit ou service se doit de le déclarer de manière transparente. Il en va de même aux États-Unis avec le FTC – Federal Trade Commission, qui régit les publications diffusées sur les différentes plateformes, de YouTube à Instagram en passant par les blogues ou sites web.
Malheureusement, on remarque encore trop souvent des photos de personnalités publiques et célébrités, mettant de l’avant un produit… sans que l’on sache s’il s’agit d’un placement de produit, ou d’un « véritable » coup de coeur de la personne en question.
Alors mamie, si tu veux te lancer dans le commerce de chouquettes et que tu as besoin d’aide pour les faire connaître aux bonnes personnes… JE SUIS LÀ !
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