Depuis quelques années, le marketing d’influence est sur toutes les bouches. Conséquence de la pandémie, où les consommateurs se sont, dans la grande majorité des cas, mis aux réseaux sociaux. En 2021, 74% des Canadiens ont visité un réseau social. Ainsi, pendant ces mois d’enfermement, les performances des influenceurs ont explosé, leurs communautés se sont solidifiées. La confiance des consommateurs envers les créateurs de contenus est à son paroxysme. En effet, 82% des personnes font confiance aux réseaux sociaux et aux opinions des influenceurs pour les guider dans leurs décisions d’achats.
Ainsi, le marketing d’influence est une pratique qui se légitimise de plus en plus et se positionne, désormais, au même niveau que des médias traditionnels comme la télévision ou la presse. C’est pourquoi les marques sont prêtes à investir davantage dans ce canal. Selon un sondage d’IPSOS Canada, 70% des professionnels du marketing prévoient une augmentation des dépenses sur les réseaux sociaux en 2022. Donc, pour proposer le contenu le plus pertinent, découvrons ensemble les tendances du marketing d’influence 2022.
1. Le social commerce, prochaine grande tendance incontournable de l'influence
Le social commerce, cette pratique venue de Chine, séduit de plus en plus d’annonceurs, d’influenceurs et d’internautes. Celle-ci va permettre aux spectateurs d’effectuer des achats directement sur les réseaux sociaux. Plus besoin de quitter l’application, désormais les consommateurs peuvent acheter sur Instagram, Facebook, Tiktok…. Ces plateformes sociales
ont bien compris les enjeux du social commerce et proposent de plus en plus de fonctionnalités pour créer des expériences d’achat intégrées. Cette pratique permet de rendre le e-commerce plus fluide et plus émotionnel, puisqu’elle vient renforcer le principe d’impulsivité. En effet, 39% des acheteurs déclarent succomber plus souvent aux achats impulsifs sur les réseaux sociaux, car cela leur permet de consulter rapidement l’avis d’autrui.
Étude de cas : En cette fin d’année, Lacoste a lancé son dispositif #LiveFromTheCourt. Il s’agit de sessions de live-shopping de 20 minutes, incarnées par leur #XMasCrew, une team d’influenceurs entièrement dédiée à ce projet. Lors de chaque live, ces ambassadeurs redirigent leur communauté vers le site de Lacoste afin de générer un maximum de ventes.
2. Authenticité avant tout
L’influence a longtemps été associée aux simples placements de produits… bref à une démarche purement commerciale. Aujourd’hui, le secteur a fait ses preuves et à montrer le champ des possibles qu’offrait le marketing d’influence. Mais, de nombreux annonceurs sont encore frileux, de peur de paraître opportunistes et intrusifs. Il est donc primordial d’être le plus authentique possible dans ses campagnes d’influence. Et pour cela, différents leviers peuvent être exploités :
Nouer des relations à long terme avec ses influenceurs
Pour réaliser une campagne la plus authentique possible, les annonceurs peuvent créer des relations stables avec les influenceurs, en en faisant des ambassadeurs. Ces derniers seront en charge de faire la promotion de la marque, tout au long de la période définie. Et plus celle-ci est étalée dans le temps, plus le message sera répété et exposé aux yeux de la communauté de l’influenceur.
Best case Clark : En 2021, La marque Del Monte a fait appel à Clark Influence afin de créer une campagne annuelle autour d’une team d’ambassadeurs, la #delmonteam. Une stratégie à succès puisqu’elle a généré plus de 5 millions d’impressions.
Miser sur la nano et la micro influence pour s'adresser à des communautés engagées
Les nano et micro influenceurs sont réputés pour avoir des communautés moins nombreuses mais bien plus engagées. Ces créateurs de contenus offrent de nombreux avantages aux
annonceurs. Tout d’abord, « le nerf de la guerre ». Ces influenceurs sont dans la majorité plus abordables que des macro. Ils permettent ainsi à des marques au budget moindre de pouvoir mener une campagne d’influence efficace. De plus, ces influenceurs permettent aux marques de pouvoir cibler des niches, et d’avoir la garantie que ce public est déjà sensibilisé à certains sujets. Enfin, en termes de performances, la nano et micro influence permettent de maximiser les taux d’engagement et de conversion. En effet, 82% des internautes sont susceptibles de suivre les recommandations d’un micro-influenceur.
Étude de cas : La marque de cosmétiques Clarins a fait appel à l’une de ses conseillères beauté, Rebecca Jones, pour partager ses tips et astuces à sa communauté. Elle est suivie par “seulement” 3000 abonnés sur Instagram, mais son taux moyen de lecture de ses stories atteint les 75%.
L'employee advocacy pour mettre en avant le capital humain de la marque
L’employee advocacy consiste à faire des employés de la marque de vrais influenceurs. Cette stratégie existe depuis des années, mais prend de plus en plus d’ampleur ces derniers temps, notamment grâce à l’apparition de TikTok. En privilégiant les contenus « brut » et authentiques, Tiktok a poussé les entreprises à mettre leurs employés sur le devant de la scène. Et qui mieux que ses employés pour parler de sa marque ?
Étude de cas : De nombreuses marques ont fait le pari de Tiktok pour mettre en avant leurs produits/services. Parmi les meilleurs cas, on peut noter Merci Handy qui a connu un succès fou en mettant en scène ses produits avec ses différents stagiaires, dans des contenus humoristiques. Certaines vont encore plus loin en capitalisant sur un emblème de la marque. La compagnie aérienne Ryanair capitalise sur ses avions en les personnifiant et en les adaptant aux multiples trends Tiktok.
3. L'affaiblissement des frontières entre réel et virtuel
Depuis quelques années et surtout depuis la crise sanitaire, nous constatons un affaiblissement des frontières entre le réel et le virtuel. Nous pouvons désormais transposer la réalité dans un monde parallèle, et vice-versa. Et depuis l’annonce de Mark Zuckerberg renommant Facebook en « META », cela ne fait que croître. Gaming, avatar, NFT… Les possibilités d’actions dans le monde virtuel ne font que de se multiplier.
Les NFT ou l'art digital
Avec la crise sanitaire et les confinements, les NFT sont tout d’abord apparus comme une solution pour permettre aux artistes de continuer leur activité, de présenter leurs œuvres mais de manière digitale. Depuis, cette pratique s’est étendue à divers secteurs et nombreuses sont les marques qui s’en sont emparés. En développant des actifs numériques, cela leur permet de créer de la rareté en faisant vivre des expériences exclusives et numériques à leurs consommateurs. Les NFT ont, jusqu’alors permis à des marques de vendre des objets de collection, de créer des produits 100% digitaux, d’agir pour la bonne cause, de créer des produits virtuels pour les jeux vidéos ou encore de permettre des essais virtuels.
Étude de cas : TikTok a récemment lancé sa toute première collection de NFT, “TikTok Top Moments”. La particularité de ces derniers ? Ils ont été conçus par des créateurs s’inspirant des tendances de l’application. Ces NFT permettent aux créateurs d’être reconnus et de célébrer l’impact culturel qu’ils ont eu.
Le gaming, ce nouveau média à part entière
Depuis quelques années, nous assistons à une réelle démocratisation des jeux vidéo. Ces derniers ont permis à de nombreux individus d’oublier leur réalité, de préserver le lien social avec leur proche, d’avoir accès à plus de culture et de divertissement. Aujourd’hui, le gaming est devenu un média à part entière et offre de nombreuses opportunités pour les marques. En effet, 51% des joueurs déclarent que la présence de marques dans des jeux leur donne envie d’acheter les produits ou services de celles-ci. A l’avenir, nous pourrons donc voir de plus en plus d’annonceurs et d’influenceurs s’intégrer dans nos jeux vidéos pour nous promouvoir un produit, un service ou nous délivrer un message.
Étude de cas : Pour venir en aide aux enfants victimes de maltraitances, l’association française L’Enfant Bleu et son agence Havas Sport & Entertainment ont imaginé un dispositif intégré au jeu vidéo Fortnite. Un avatar allait à la rencontre d’enfants en toute discrétion et leur permettait de se confier et de se faire aider, sans aucune crainte. A la vue de la créativité, de la pertinence et de l’efficacité de cette opération, celle-ci a été de nombreuses fois récompensée.
La montée en puissance des influenceurs virtuels
Poussée par l’amenuisement des frontières virtuel et réel, une nouvelle forme d’influence est apparue et prend de plus en plus d’importance, les influenceurs virtuels. Ces CGI (Computer-Generated Imagery) pourraient très facilement se confondre avec des créateurs de contenus lambda. Cependant, ils ne sont qu’une invention informatique. Il peut être intéressant pour
une marque de faire appel à ces influenceurs virtuels pour surprendre son public ou faire passer ses messages de manière originale.
Étude de cas : Certaines marques ont fait appel à des influenceurs virtuels ayant une apparence humaine, mais d’autres vont encore plus loin en créant leur propre mascotte. La Fondation de France et l’agence Publicis ont créé “B.”, une abeille instagrammeuse. Celle-ci partage son quotidien, ses voyages et sensibilise aussi son public sur la situation des abeilles. De nombreuses marques font désormais appel à cette influenceuse pour leurs campagnes, l’argent récolté étant redistribué à des associations.
4. L'ère des communautés et de l'influence engagée
De plus en plus, les individus ressentent le besoin de se rassembler, de se retrouver autour d’une caractéristique, d’une passion, d’un engagement commun. Et, ce phénomène est encore plus fort chez la Gen Z. En effet, ils sont 80% à dire qu’ils voudraient rejoindre un groupe qui se bat pour les causes auxquelles ils tiennent. Et, 70% déclarent qu’ils utilisent les réseaux sociaux pour s’exprimer et créer le changement. Aujourd’hui, les jeunes veulent suivre des personnes qui ont les mêmes intérêts qu’eux, qui les comprennent et qui vont les aider dans leurs combats.
C’est ainsi que nous avons vu apparaître une nouvelle forme d’influence, l’influence engagée. Les créateurs de contenus vont placer leur engagement - qu’il soit social, environnemental, sociétal - au-dessus de tout et vont en faire leur ligne éditoriale. Ce type d’influence ne va que croître dans les années à venir, car elle va permettre aux marques engagées d’avoir une prise de parole authentique, sincère, qu’on ne pourra pas qualifier de green ou woke washing.
Étude de cas : En avril dernier, la marque éco-responsable The Futur is Bamboo s’est notamment associée à l’influenceuse Léa Girard Nadeau. Une créatrice de contenu qui promeut, au quotidien, un mode de vie plus sain et plus durable. Cette collaboration aura permis un transfert de valeurs positives entre les deux parties et a donné lieu à une communication authentique et pertinente.
5. Un renouveau des contenus pour des internautes à l'attention qui s'érode
Plus le temps avance, plus nous constatons que l’attention des internautes est mise à rude épreuve. Ils sont multi-devices, ultra connectés et switchent d’un réseau social à un autre, font plusieurs choses en même temps… Leur attention s’avère donc très difficile à capter, étant donné qu’elle ne s’élèverait qu’à 8 secondes. Depuis quelque temps, nous avons même vu un phénomène apparaître : le « doomscrolling ». Les internautes peuvent passer des heures à scroller sans arrêt, sans qu’aucun contenu ne retienne réellement leur attention.
Donc, pour répondre à cela, influenceurs et médias sociaux doivent faire preuve de créativité pour se réinventer et susciter la curiosité des utilisateurs. C’est ainsi que de nouveaux formats sont en train de prendre l’ascendant sur les formats traditionnels de l’influence
Les vidéos courtes
Les vidéos de moins d’une minute connaissent un succès phénoménal. Et ce succès n’est pas dû au hasard, mais bien à l’apparition de TikTok dans nos quotidiens. Cette application a réussi ce pari de capter l’attention des utilisateurs grâce à ses formats courts et son algorithme. Résultats, ses utilisateurs y passent en moyenne 52 minutes par jour, et leur attention est à son paroxysme. Voyant les performances de TikTok, de nombreuses marques se sont lancées dans l’aventure. Aujourd’hui, c’est une plateforme incontournable qui permet à ses utilisateurs de découvrir de nouveaux produits et même de passer à l’acte.
Étude de cas : De nombreuses vidéos, devenues virales, ont incité les utilisateurs à mettre la main au porte-monnaie et à acheter les produits en question. Le cas le plus significatif ? Vous avez forcément déjà vu passer au moins un TikTok d’une recette de pâtes aux tomates et à la feta. Les ventes de ce fromage ont explosé dans le monde et pour certains, cela est allé encore plus loin. En Finlande, tout le pays a connu une rupture de stock générale de feta pendant plusieurs jours.
L'essor de l'audio
L’audio est un format qui, dernièrement, a connu un essor considérable. Il s'agit d'un levier relativement puissant car celui-ci fait appel à l’ouïe, un sens qui agit directement sur les émotions et la mémorisation. L’audio va donc permettre de créer des interactions plus intimes, des connexions plus émotionnelles avec les auditeurs. De plus, il s’agit d’un format qui répond à une demande d’ATAWAD de la part des consommateurs (Any Time, Any Way, Any Device). Ce sont des contenus nomades, pratiques qui se consomment passivement en s’affranchissant de tout visuel.
Étude de cas : De nombreux influenceurs se sont lancés dans la création de leur propre podcast. En France, un crew de créateurs de contenu regroupant Sundy Jules, Bilal Hassani, Sulivan Gwedm Wesley Kid et SparkDise, a lancé le podcast “La Fabuleuse”. Ils y parlent, sans filtre et sans tabou, de tous les sujets qui préoccupent la nouvelle génération. Un contenu idéal pour les marques qui souhaitent s’adresser à un jeune public.
Les fictions
Le pouvoir de la fiction n’est plus à prouver. Le nombre d’abonnés sur Netflix se compte en millions et le temps passé sur cette application ne cesse de croître. Voyant l’intérêt des consommateurs pour les récits, nous avons pu constater que certains influenceurs s’étaient lancés dans la création de leur propre fiction. Cela leur permet de faire preuve de créativité, de proposer des contenus toujours plus innovants et surprenants et ainsi de capter davantage l’attention des internautes. Donc, en s’associant à ces créateurs, les marques peuvent s’assurer d’obtenir un contenu innovant, qualitatif et créatif.
Étude de cas : Pour faire la promotion d’un de ses jeux, Ubisoft s’est associé à la créatrice de contenus française, Emy Ltr. Celle-ci a créé un court-métrage de 10 minutes, reprenant totalement l’univers du jeu.
Les formats interactifs
Pour maximiser l’attention des internautes, quoi de mieux que de les impliquer directement dans le dispositif ? Cette tendance s’inscrit dans la veine des films et séries interactifs comme Black Mirror Bandersnatch. En l’exploitant, les marques vont pouvoir inviter leurs consommateurs à décider du contenu et ainsi maximiser leur engagement. Pour ce faire, elles peuvent exploiter de nombreux leviers et aussi de nombreuses plateformes sociales, comme les Alternate Reality Games (Tiktok, YouTube), les web-séries interactives (YouTube, Snapchat, Instagram)…
Étude de cas : Afin de sensibiliser les jeunes aux dangers de l’alcool, l’assureur français, La Macif, et son agence, Reech, se sont associés au Youtubeur Ludovik, afin de créer une série interactive et humoristique. Dans celle-ci, les internautes l’aidaient à “démanteler un cartel de drogues” en choisissant entre deux solutions à la fin de chaque vidéo.
En bref, vous l’aurez compris, le marketing d’influence a encore de belles années devant lui. En effet, l’influence devient de plus en plus créative, les formats et les leviers se multiplient. Donc, il y a des opportunités pour toutes les marques, pour tous les secteurs.
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